Valeureux Anges Gardiens !


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(Lu dans Famille Chrétienne, n°1446,)

Rude métier que celui d’Abigaêl, d’Etrange et de Larangelo, quels que soient leurs noms !

Les anges gardiens ont fort à faire: il leur faut penser à tout, surveiller leurs protégés comme le lait sur le feu, et surtout les aider à grimper le raidillon qui mène au Ciel. Harassant ! Cependant, avec quelle bonté, quelle délicatesse, quelle constance, ils accomplissent leur mission. Une patience… d’ange.
Certains croient que les anges gardiens sont de vieux contes de fées, ou une espèce de doudou pour catho attardé fuyant la dure réalité du monde. Que nenni ! Le Catéchisme de l’Eglise Catholique le dit clairement : « Du début de l’existence au trépas, la vie humaine est entourée de leur garde et de leur intercession. Dès ici-bas, la vie chrétienne participe, dans la Foi, à la société bienheureuse des anges et des hommes, unis en Dieu».
Comme son nom l’indique, l’ange gardien nous garde. De quoi ? Du mal et de son auteur, le Malin. L’ange gardien nous aide à combattre ces défauts et prétendus «petits» côtés qui nous mènent au péché, quitte à employer (exceptionnellement !) des moyens énergiques. Sainte Françoise Romaine l’a expérimentée à ses dépens lorsque son ange lui infligea une gifle magistrale pour avoir laissé ses amies médire en sa présence.
Attention donc à ce qui se dit dans votre salon, un ange en colère peut être vigoureux !
Notre ange est aussi un éducateur. Il éclaire notre cœur et notre intelligence pour nous aider à adhérer toujours plus profondément à la volonté de Dieu, et nous encourage à progresser dans la Charité. Il nous guide dans les voies de la sainteté. Son aide est avant tout spirituelle. Il nous montre le Christ, nous mène à Lui, et nous prépare au face-à-face avec Dieu
Les anges sont de grands adorateurs. Ils glorifient Dieu et, à travers nous, servent sa gloire :
Notre ange gardien peut donc nous apprendre la véritable adoration. Pour lui, c’est si facile ! Il voit Dieu. Pour nous, c’est plus ardu, son aide est des plus précieuses. Il nous apprend à prier. De plus, l’ange gardien intercède pour nous et porte nos prières auprès du Père. Il prie pour nous et avec nous. Lorsque notre oraison est sèche comme un ruisseau du Sahel, demandons-lui d’y rajouter l’eau vive de sa propre prière pour que coulent ensemble notre prière et la sienne.

 Son aide est aussi temporelle et matérielle.
 Les récits hagiographiques abondent d’anecdotes réjouissantes concernant les anges gardiens.

Nombre de saints et de mystiques vivaient une grande intimité avec eux et s’en faisaient aider de multiples manières : celui de saint Martin faisait très bien les pansements, celui de saint Padre Pio parlait plusieurs langues, d’autres font les lits, la cuisine, la couture, de la musique, de la grammaire, de l’astronomie, jouent les réveil-matin, les chefs de chœur ou les garagistes… Il ne s’agit cependant pas d’en faire un gardien de parking, quoique certains aient de véritables dons en la matière.
Pourquoi donc, alors qu’ils voient la gloire de Dieu, s’intéressent-ils aux menues préoccupations qui sont les nôtres ici-bas ? Elles doivent leur paraître bien dérisoires… Notre sanctification passe par les petites choses de notre vie, et la volonté de Dieu est que nous Lui rendions gloire jusque dans les moindres recoins de notre existence.
Notre ange est donc attentif à nos petites et grandes joies, et à chaque détail de notre humble existence, qu’Il habite de son inépuisable Charité.
Apprenons à nos enfants qu’ils sont sous la garde vigilante et aimante d’un ange que le Seigneur a spécialement dépêché auprès de chacun d’eux. Les enfants, dans la merveilleuse simplicité de leur cœur, ne s’en étonnent nullement : avant même de sourire à leur maman, ils sourient aux anges ! N’oublions cependant pas de leur dire que la dévotion à l’ange gardien n’a de sens que tournée vers Jésus, qui est le centre de notre Foi.
L’ange est avant tout serviteur de Jésus-Christ, et c’est vers Lui qu’il nous guide.
Lorsque l’on prie son ange avec confiance et affection on est souvent surpris de son incroyable efficacité. Il a beau être tout esprit, il n’en est pas manchot pour autant… N’hésitons pas un instant à le sollicite r: il faut «plumer son ange», dit le Père Humbrecht, «il n’est pas bon qu’un ange reste oisif» !

Juliette Levivier
Lu dans Famille Chrétienne, n°1446,
Octobre 2005