Mgr Tissier de Mallerais "GRAVES ERREURS DE BENOÎT XVI" au Symposium


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“GRAVES ERREURS DE BENOÎT XVI”
Mgr Tissier de Mallerais au Symposium

Nous donnons ici quelques extraits de la conférence de S:E. Mgr Bernard Tissier de Mallerais, au Symposium Pascendi des 9, 10 et 11 novembre 2007 à Paris.
Actualité de Pascendi :
L’hydre moderniste toujours vivante
(Il y a 100 ans)

«Mesdames et Messieurs, Chers fidèles catholiques,
Vous êtes venus pour écouter la voix du magistère de l’Église par Saint Pie X dans son encyclique Pascendi.
Le 8 septembre 1907, il y a donc 100 ans, le Pape saint Pie X, avec une fine analyse, a condamné, par son encyclique Pascendi, une singulière et nouvelle hérésie… «Ce n’est point aux branches et aux rameaux, dit St Pie X, que les modernistes ont mis la cognée, mais c’est à la racine même, c’est-à-dire à la foi, et à ses fibres les plus profondes » : Pascendi n° 3.
Le but de mon petit exposé est d’abord de vous montrer les origines du modernisme. Ensuite… les implications actuelles du modernisme… C’est un… exposé à la fois historique… et je crois que je vais davantage traiter l’actualité du modernisme que l’actualité de Pascendi…

L’origine du modernisme
Chez KANT :l a négation de la réalité
La ruine du principe de causalité
De la théodicée
Le moderniste se détourne de la réalité pour appréhender ses problèmes psychologiques par des symboles.

Dans 3 articles de Foi, RATZINGER nie la réalité du mystère. L’exégèse de l’évangile selon le théologien Joseph Ratzinger
Voici comment le théologien de Tübingen, en Allemagne, dans son livre “Foi chrétienne hier et aujourd’hui” de 1968,
réédité sans changement en 2005, en disant qu’il n’avait rien à changer substantiellement - et il n’a rien changé - interprète trois articles de la foi de notre credo qui sont contenus dans l’évangile :
«est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux».
Le premier n’est pas contenu dans l’évangile, mais il est dans la Sainte Écriture ailleurs. Voyons le commentaire de Joseph Ratzinger, qui était seulement abbé à ce moment-là, sur ces trois faits de la vie de Jésus.
Comment comme exégète, comme commentateur de la Sainte Écriture, il a interprété ces trois faits de la vie de Jésus.

Premièrement, «EST DESCENDU AUX ENFERS»
Vous savez que Jésus est descendu aux limbes pour délivrer les âmes des patriarches de l’ancien testament, des justes qui attendaient la délivrance pour monter au ciel avec lui. Donc Jésus a visité les âmes des limbes. Je cite Joseph Ratzinger :
«Aucun article de foi n’est aussi étranger à notre conscience moderne » (ça c’est la majeure, la thèse). Antithèse :
Mais non, quand même, n’éliminons pas cet article de foi, il représente l’expérience de notre siècle, l’expérience de la déréliction, par l’absence de Dieu dont Jésus Christ fait l’expérience sur la croix. «Mon Dieu pourquoi m’avez-Vous abandonné» a dit Jésus sur la croix. Il a fait l’expérience de la déréliction par l’absence de Dieu. Eh bien, la descente aux enfers c’est cela. C’est un symbole pour exprimer notre déréliction moderne par l’absence de Dieu.
Donc, cet article de foi exprime, je cite, que «Jésus a franchi la porte de notre ultime solitude, qu’Il est entré à travers Sa passion, dans l’abîme de notre déréliction », fin de citation.
Et alors les limbes, visitées par Jésus, eh bien elles sont le signe de ce que, je cite : «là où aucune parole ne saurait nous atteindre, il y a Lui. Ainsi, l’enfer est surmonté ou plutôt la mort qui auparavant était l’enfer, ne l’est plus depuis que dans la mort habite l’amour». Fin de citation, page 213.

Donc voilà une interprétation de la descente aux enfers. L’expérience psychologique de la déréliction par l’absence de Dieu qui va être surmontée par l’amour, c’est la descente aux enfers.

«EST RESSUSCITÉ DES MORTS» :
La réanimation du Corps de Jésus remplacée par la survie par l’amour
J’explique : l’homme est voué à la mort, Jésus, comme homme était-il voué à la mort ? ou Jésus peut-il faire exception ? et moi-même pourrais-je faire exception ? ça c’est la thèse-antithèse : en fait, cet article de foi correspond au désir de l’amour qui prétend à l’éternité car l’amour est plus fort que la mort dit le Cantique des Cantiques (chapitre 8). Or l’homme ne peut survivre, (désir d’éternité : survivre) qu’en continuant à subsister dans un autre. Soit dans nos enfants, soit dans la bonne réputation, soit dans un autre, cet autre qui est : le Dieu des vivants.
Donc je ne peux survivre qu’en continuant à subsister en Dieu. Je continue, je résume Joseph Ratzinger :
«Je suis en fait davantage moi-même en Lui que lorsque j’essaye d’être simplement moi-même». Fin de citation.
Remarquez le platonisme; je serais plus réel en Dieu qu’en moi-même. Ce serait un peu exagéré. Je cite (RATZINGER):
«Jésus en se présentant réellement du dehors aux disciples s’est montré assez puissant pour leur prouver qu’en Lui, la puissance de l’amour s’était avérée plus forte que la puissance de la mort ». Fin de citation.
Donc triomphe de l’amour sur la mort. Conclusion : La réanimation du corps de Jésus, au moment où Il est sorti du tombeau, sa sortie du tombeau au matin de Pâques, n’est pas nécessaire. Il suffit de professer la survie du Christ par la force de Son amour. Et cette survie est garante de ma survie après la mort par l’amour.
Cela ne me rassure pas sur la réalité de ma résurrection future. Donc on garde le mot Résurrection.
On professera toujours : Jésus est ressuscité des morts, mais on l’entend comme une survie de Jésus par l’amour.

«EST MONTÉ AUX CIEUX» :
L’Ascension dans le cosmos ramenée à un lieu psychologique
Je cite Ratzinger :
«Parler d’ascension au ciel ou de descente aux enfers reflète aux yeux de notre génération éveillée par la critique de Bultmann (un protestant libéral) cette image du monde à trois étages que nous appelons mythique et que nous considérons comme définitivement périmé (p. 221) »
(ça c’est la thèse : c’est ridicule de croire que Jésus est monté. Un monde à trois étages, l’enfer, la terre et le ciel c’est dépassé dans la conception de nos contemporains. C’est périmé. C’est la thèse. Attention, il y a toujours une antithèse, pour compléter la thèse) mais je continue la thèse :
«Selon la relativité, (par Einstein, qui a raison) il n’y a ni haut ni bas».
Je continue la thèse, je cite Ratzinger :
«Cette conception périmée a certainement fourni des images par lesquelles la foi s’est représentée ses mystères».

Donc au fond il y a un mystère car la foi a exprimé ce mystère par ces images de Jésus montant. Jésus montant au ciel, dans les nuées, c’est une image que la foi a utilisée pour exprimer un mystère. A nous de le décrypter, ce mystère. Nous avons le symbole, la montée de Jésus dans les nuages, un symbole, à nous de décrypter ce symbole pour atteindre le mystère : mouvement centripète, mouvement d’analyse ou d’herméneutique. L’antithèse : la réalité, le mystère, c’est qu’il y a deux pôles dans l’existence humaine : le bas et le haut. Synthèse : donc l’ascension du Christ n’est pas dans les dimensions du cosmos, mais dans les dimensions de l’existence humaine. C’est moi qui le dit.
De même que la descente aux enfers représente la plongée dans, je cite :
«la zone de solitude de l’amour refusé»
eh bien, je cite :
«de même l’ascension du Christ, évoque l’autre pôle de l’existence humaine, le contact avec tous les autres hommes dans le contact avec l’amour divin si bien que l’existence humaine peut trouver en quelque sorte, son lieu géométrique dans l’intimité de Dieu».

Donc (pour Ratzinger), l’ascension du Christ dans le cosmos c’est un symbole qui exprime le lieu géométrique psychologique d’une âme qui s’unit à Dieu. Voyez, rien de surnaturel, c’est du psychologique.

LA MÉTHODE MODERNISTE CHEZ RATZINGER- BENOÎT XVI : HERMÉNEUTIQUE ET HISTORICISME .
RATZINGER puise chez le père de l’herméneutique et de l’historicisme
Le Discours du 22 décembre 2005 de Ratzinger : illustration de l’historicisme et de l’herméneutique
L’occultation par Ratzinger de la réalité physique du mystère, le sens littéral étant ignoré
Conclusion de cette exégèse du pape Joseph Ratzinger, de ces trois articles du Credo, de ces trois faits évangéliques, c’est une conclusion que je tire :
la réalité physique du mystère n’est pas affirmée, ni décrite, ni commentée.
Dans ce livre on ne nous explique pas comment, sous les yeux des disciples, Jésus s’est levé et a disparu dans les nuages, comme le dit l’Évangile, on ne fait aucun effort pour affirmer ou décrire ou commenter la réalité physique du mystère.
Le sens littéral de l’Écriture est passé sous silence. Il est mis entre parenthèses ; peu importe la réalité historique, l’important c’est que les symboles scripturaires, puis dogmatiques trouvés par l’évangéliste, puis créés par l’Église, que ces symboles puissent représenter l’expérience intérieure du croyant du XX° ou du XXI° siècle. La vérité des faits de l’écriture, la vérité du dogme, c’est leur puissance d’évocation des problèmes existentiels de l’époque présente…